Fans de ciné !

Nicole Kassell, 2004

Un pédophile (Kevin Bacon) sort de prison, après douze ans d'incarcération. Il se trouve un emploi et tente de refaire sa vie, mais ses vieux démons ne tardent pas à revenir le hanter et il commence à se faire peur lui-même.

Il y a peu de dialogue, seulement un homme aux prises avec sa conscience et ses envies. Je n'ai pas particulièrement apprécié ce film, mais je n'irais pas jusqu'à dire que c'est mauvais. C'est un peu inquiétant, car on réalise que la pédophilie est vraiment une maladie et que même la volonté de s'en sortir ne suffit pas toujours.

C'est un film où il ne se passe pas grand chose, à déconseiller si vous êtes très fatigués, car vous risquez de vous endormir avant la moitié!

Bref, c'est ordinaire, pas très connu, et pour cause! Mais si vous manquez d'inspiration pour un deuxième ou un troisième film à louer, ça peut toujours être une option!

Eternal Sunshine of the Spotless Mind
Michel Gondry, 2004

Hum, je suis hésitante à savoir dans quelle catégorie classer ce film.  Amour, drame, comédie ? Un peu de tout, au fond !!!  Avant même de voir Eternal Sunshine, j'ai tout de suite été charmée par son titre évocateur.  Et franchement, le film en soi est tout à fait à la hauteur.

Dans une réalité contemporaine, des scientifiques ont trouvé un moyen d'effacer "quelqu'un" de la mémoire de "quelqu'un d'autre".  Quoi de plus pratique lors d'une peine d'amour qui n'en finit plus de s'éterniser ?  Lorsque Joel (Jim Carrey dans une prestation sobre et fantastique) réalise que son ex-amoureuse Clementine (Kate Winslet, elle aussi dans un contre-emploi magnifique) l'a effacé de sa mémoire, il décide que la seule solution pour lui est de subir la procédure lui aussi, et d'effacer de sa mémoire cette relation horrible, ratée, décevante. Toutefois, en reculant dans ses souvenirs au fur et à mesure qu'ils sont effacés, il réalise que peut-être, finalement, sa relation avec Clementine n'était pas aussi horrible qu'il s'en souvenait...

Premièrement, chapeau pour le scénario tout à fait original de Charlie Kaufman et Michel Gondry.  Il faut dire que M. Kaufman, qui nous avait aussi donné Being John Malkovich et Adaptation, a l'habitude de pondre des scénarios dont on se demande vraiment "mais où est-il allé chercher ça au juste ?!"  Il faut aussi saluer la superbe réalisation de Michel Gondry, qui a réussi des exploits avec un minimum de moyens ; on se rend compte en regardant le making-of que ses effets spéciaux sont très simples mais particulièrement ingénieux.  En plus des deux personnages principaux, d'autres excellents acteurs viennent compléter la distribution : Mark Ruffalo, une révélation ; Tom Wilkinson, superbe comme toujours ; Elijah Wood, complètement lâché lousse (décidément, depuis Frodo, il accumule les rôles surprenants le petit Elijah !) ; Kristen Dunst, très bonne aussi.  La musique, la mise en scène, tout, donnent à ce film une ambiance mystérieuse et enveloppante.  On ne peut s'empêcher de réfléchir après sur cet inextricable sujet que constituent les relations amoureuses, et finalement, sur ce qu'elles nous apportent même lorsqu'elles échouent...

Millions
Danny Boyle, 2004

Il y a du Shallow Grave dans ce nouveau film de Danny Boyle.  Ce n'est toutefois pas un "remake enfantin" de cette autre oeuvre du réalisateur britannique.  Bien que le thème de la découverte d'un magot substantiel d'argent revienne, et que Danny Boyle exploite encore l'effet d'une telle découverte sur les gens qui la font, les similitudes ne vont pas bien plus loin.  Beaucoup moins sombre que Shallow Grave, Millions comporte des éléments fantastiques qui tiennent d'un conte de Noël.  L'histoire se situe quelques jours avant le passage du système économique européen à l'euro.  Damian (Alex Etel), un petit garçon féru de saints patrons et d'histoires bibliques, trouve un sac rempli de livres (au sens de l'argent, on s'entend) près du chemin de fer derrière chez lui.  Il montre sa découverte à son grand frère, et les deux développent des idées très différentes de ce qu'il convient de faire avec l'argent... Si Damian souhaite s'en servir pour aider les pauvres, son frère Anthony (Lewis Owen McGibbons) souhaite davantage le faire fructifier avant que l'on ne passe à l'euro et que tout le magot ne vale plus rien...  Le dilemme se fera encore plus grand lorsqu'ils réaliseront que leur trésor n'est pas tombé du ciel, mais qu'il s'agit d'argent volé...

À travers des éléments à mi-chemin entre le réel et le fantaisiste comme sait si bien le faire Danny Boyle (on n'a qu'à penser à Trainspotting), le réalisateur réussit à mettre en scène un conte basé sur l'éthique, la justice et les principes moraux à travers le personnage adorable et surprenant de Damian, et ce, sans verser dans une histoire moralisatrice à outrance.  Jamais non plus on ne tombe dans le mélodramatique malgré le personnage de la mère décédée récemment, qui ajoute tout simplement une touche de sensibilité aux deux garçons.  James Nesbitt est fameux dans le rôle du père de famille veuf qui manifestement aime énormément ses deux fils.  Vraiment, ce film fait réfléchir et c'est une autre belle réussite pour Danny Boyle.

 Après les Saving Private Ryan, Three Kings, Pearl Harbor et j'en passe on se demande bien qu'est-ce qu'il y a encore à faire avec un film de guerre? Est-ce un sujet épuisé?Sam Mendes s'est risqué à prouver le contraire avec sa plus récente production Jarhead.

 Anthony Swofford "Swoff" ( Jake Gyllenhaal) , jeune soldat américain, est condamné à une attente interminable lors de la première guerre du Golf. Installé dans le désert aux portes du Koweït, Anthony ainsi que des milliers de marines passent leurs journées à s'entraîner et à s'hydrater afin de rester prêts au cas où l'armée américaine réclamerait leur aide. Au fil des jours, des liens se forment, des tensions se créent, mais surtout, la patience de certains diminue. Ils commencent à se demander ce qu'ils font là. À quoi ont servi toutes ces années d'entraînement?, etc. Par contre le problème est, qu'en 1990, les guerres ne se gagnent plus sur un champ de bataille mais bien du haut des airs.. Alors notre héro finira t-il par voir de l'action??

Ce n'est pas parce que Jarhead ne nous montre pas les atrocités de la guerre qu'il ne réussit pas à nous troubler. La preuve, je suis allée voir le film vendredi et je viens à peine de terminer ma critique (lundi soir). L'angle psychologique utilisé dans le film porte beaucoup à la réflexion et le jeu de Jake Gyllenhaal, assez troublant je dois dire, en est pour beaucoup. Aussi l'absence totale d'opinion dans la réalisation de Mendes nous amène à développer notre propre avis sur le sujet. 

Efficace, dérangeant, et avec de magnifiques scènes, Jarhead manque toutefois un peu de mouvement et d'action.Je le conseille donc à ceux qui aiment réfléchir, sinon vous ne manquerez rien à attendre sa sortie en vidéo.        

Coach Carter
Thomas Carter, 2005

Ce film retrace l'histoire de Ken Carter, un entraîneur de basketball collégial qui arrive dans une école de quartier défavorisé avec deux idées en tête: mener l'équipe de baseball à la victoire, mais d'abord et avant tout, la mener à la réussite scolaire. Ce deuxième objectif ne sera pas facile du tout à atteindre, car les joueurs de l'équipe sont loin d'être assidus et performants à l'école tel qu'ils le sont au basketball. Les méthodes du coach Carter sont aussi très controversées, les membres de la famille des jeunes ainsi que les résidents du quartier et même le personnel du collège ne comprennent pas son entêtement et y répliquent fortement.

C'est un très bon film et la morale y est excellente. La détermination du coach est sans égale et ses ambitions admirables. Une très belle histoire à connaître qu'est celle de ce coach dont les principes ont beaucoup fait jaser en 1999.

Quelle fille n'échappe pas un petit soupir en regardant l'image de Ryan Gosling et Rachel McAdams s'embrassant passionnément sous la pluie ?  Je crois qu'il conviendrait de dire que The Notebook est LE film d'amour de 2004.  Le film met d'abord en scène un vieil homme (James Garner) qui fait la lecture à une vieille femme (Gena Rowlands) qui souffre manifestement de troubles dégénératifs de la mémoire.  Le livre qu'il lui lit, c'est l'histoire classique : l'amour de vacances entre deux jeunes gens de classes sociales différentes. Allie, une jeune fille riche (Rachel McAdams) et Noah, un jeune homme pauvre (Ryan Gosling) que les parents de la fille désapprouvent...  Les obstacles qui les séparent... Leur amour qui perdure... Bien sûr, c'est un air connu.  Mais le réalisateur Nick Cassavetes en a fait un superbe film.  Premièrement, pour une fois, l'histoire d'amour sonne vrai.  Vraiment vrai.  On la ressent comme si on y était.  La façon dont les deux amoureux interagissent ensemble permet véritablement une certaine identification du spectateur.  D'ailleurs, on a les émotions à fleur de peau tout au long du film.  C'est beau, c'est triste, c'est touchant, c'est attendrissant... Les acteurs sont formidables, Ryan Gosling a un charme incroyable, Rachel McAdams joue enfin autre chose que "la bitch de l'école" et elle est très crédible. Joan Allen (dans le rôle de la mère d'Allie) offre une fois de plus une performance impeccable, quant à James Garner et Gena Rowlands, ils sont plus-que-touchants.  Un film à voir et à revoir, avec sa meilleure amie, avec sa soeur, avec sa mère, et même avec son copain...!